Nous sommes nombreux, alors que les fêtes de Noël sont passées, à attendre impatiemment le 6 janvier pour fêter ensemble l’Epiphanie autour d’une bonne galette des rois… et pourquoi pas l’occasion de s’essayer à la réaliser soi-même !
Les origines de la galette des rois
En France, depuis le Moyen-Age, on fête l’arrivée des rois mages autour de ce gâteau à fève. Celui qui a l’honneur d’obtenir la fève devient alors le roi de la journée. La tradition de la galette des rois ne date pas d’hier. On trouve d’ailleurs ses origines à l’époque de la Rome antique, lors des Saturnales, cette fameuse période de fêtes qui se déroulaient pendant la période du solstice d’hiver (du 17 au 24 décembre). On y célébrait Saturne grâce à quelques réjouissances populaires. A cette époque, lors de l’Epiphanie, les rôles étaient inversés entre maîtres et esclaves. Ces derniers devenaient eux-mêmes les rois le temps d’une journée.
En France, il est de tradition de partager la galette en autant de parts que de convives, plus une destinée au premier pauvre qui présenterait au logis (c’est la « part du bon Dieu »).
Le trésor dissimulé : la fève
Les Grecs et les Romains utilisaient des fèves pour élire leurs magistrats. C’est donc tout naturellement qu’on les utilisait pour l’Epiphanie et la galette des rois. A la fin du XVIIIè siècle, on commence à se servir des fèves en porcelaine. Lors de la Révolution, les figurines représentant l’enfant Jésus sont remplacées par des bonnets phrygiens, puis les graines de fève sont systématiquement remplacées par des figurines en porcelaine. On pratique déjà l’usage de la fève dissimulée dans un gâteau pour désigner le roi. Le plus jeune des enfants se glisse sous la table pour désigner la part revenant à chaque convive. Actuellement, on trouve encore de vraies fèves, mais aussi des fèves en plastique et fantaisie. Les adeptes de fabophilie les collectionnent. La pratique a légèrement évolué et le roi se doit d’offrir la prochaine galette !
Depuis 1975 (alors que Valéry Giscard d’Estaing se voyait offrir une galette géante de un mètre de diamètre), les artisans boulangers-pâtissiers offrent tous les ans la galette de l’Elysée. Celle-ci ne contient aucune fève de façon que le Président de la République ne puisse pas être couronné.
L’Epiphanie en France et dans le monde
L’Epiphanie est célébrée dans le monde entier et les usages restent similaires à ce que nous connaissons en France.
En Espagne, au Portugal et en Amérique latine, on célèbre le Dia de los Reyes Magos. Ce jour est férié et c’est à cette date que les enfants reçoivent des cadeaux plutôt qu’à Noël. En Belgique et aux Pays-Bas, la galette des rois est aussi dégustée début janvier. Les enfants parcourent les rues en chantant. Ils font du porte à porte pour recevoir des mandarines et des bonbons.
Au Sud des Etats-Unis, on consomme également le king cake pendant toute la période allant de l’Epiphanie jusqu’au carnaval de mardi gras. Il s’agit d’une brioche accompagnée d’un glaçage aux couleurs violette, verte et or.
En Grèce et à Chypre, on déguste la vassilopita en l’honneur de Saint Basile de Césarée. On la prépare la veille du Nouvel An et on la découpe le premier janvier, jour d’anniversaire de la mort du saint.
En Guyane, la galette est garnie de crème coco, de crème goyave ou de frangipane. Elle est alors consommée pendant toute la période carnavalesque. La galette comtoise est sèche et à base de pâte de choux recouverte de sucre et de beurre, aromatisée à la fleur d’oranger. Dans le Nord de la France, on trouve la galette beurrée.
La galette a de nombreuses dénominations :
- Nourolle en Normandie
- Tortell en Catalogne
- Roscon en Espagne
- Bolo rei au Portugal
- Rosca au Mexique
- Pitka en Bulgarie…
Et aujourd’hui ?
La galette des rois est donc encore bien présente dans nos habitudes. 97% des Français fêtent encore l’Epiphanie (sondage de 2014). 70% l’aiment à la frangipane, 11% préfèrent la brioche des rois (consommée surtout dans le Sud de la France), et 8 % la choisissent à la pomme. 9% des Français consomment plus de 5 galettes chaque année… et 68% trichent pour donner la fève au plus jeune !
Et vous, quelle est votre tradition de l’Epiphanie ?